Jusque dans les années cinquante, il était difficile pour ceux qui souffraient d’allergie aux chats d’en posséder un, quel que soit leur désir de partager leur existence avec ce petit compagnon. Mais les choses ont changé aujourd’hui.
S’ils sont prêts à se donner un peu de mal et à faire quelques frais, ils peuvent avoir un chat qui ne leur posera sans doute aucun problème.
Il existe à présent deux races de chats qui semblent ne pas déclencher de réactions allergiques, de l’ordre des difficultés respiratoires et de l’asthme que le chat ordinaire peut faire apparaître chez certains. Les deux races en question sont le Rex Cornish et le sphinx.
Le Rex Cornish et le Sphinx
Le Rex Cornish (ou Rex de Cornouailles) fut découvert en 1950. Un chat, répondant au curieux nom de Kallibunker, naquit en Angleterre sans la fourrure normale des félins. La robe de Kallibunker était courte, peu fourme et bouclée, et on se rendit compte très vite qu’il pouvait être le précurseur d’une nouvelle race de chats à pedigree.
C’est ce qui arriva en effet, et, malgré ses humbles origines au fin fond de la Cornouailles, Kallibunker est devenu le père fondateur de la dynastie des Rex.
Le plus remarquable chez Kallibunker était que son pelage ne possédait pas les longs poils du dessus, les poils jarres, que l’on trouve chez les autres chats. Or ce sont ceux qui provoquent, semble-t-il, l’allergie chez les personnes qui y sont sensibles, et cette particularité donnait à penser que le Rex serait le compagnon idéal pour ces gens-là. Nombre de ceux qui en ont fait l’expérience affirment, ravis, qu’ils n’ont pas de problèmes. Toutefois, il n’est pas prouvé, dans l’état actuel des recherches, que tous les asthmatiques et allergiques, sans exception, peuvent supporter le Rex, étant donné que la race est encore relativement rare. En effet, bien qu’en lui reconnaissant un charme indiscutable, la plupart des amateurs de chats lui trouvent l’air bizarre.
Ceux qui ont su faire l’impasse sur sa fourrure chiche, qui lui donne un air un peu nu et dégingandé, ne tarissent pas d’éloges sur sa personnalité, précisant que ce chat reste joueur et malicieux même à l’âge adulte. Des maîtres affirment que leur Rex Cornish remue la queue comme un chien, quand il est content, bien que cela soit difficile à croire. Néanmoins, cette caractéristique supposée et leur poil court, frisé, leur ont valu le surnom de « caniches ». Chose étonnante, un chat avec des gènes identiques est apparu en Allemagne. Croisé avec le Rex de Cornouailles, il a donné naissance à une descendance à poils bouclés.
Ainsi, le Rex allemand peut constituer, lui aussi, un agréable compagnon pour un maître allergique. Tel n’est pas le cas, néanmoins, du Rex Devon, une autre race à robe frisée, découverte en 1960, non loin du foyer d’origine du Rex Cornish. En dépit de la proximité des lieux, on a découvert que la fourrure frisée était due à un autre gène et un examen approfondi a permis de constater que, contrairement aux races Cornish et allemande, le Devon avait également des poils jarres, le long poil du dessus.
Il conviendrait sans doute mieux à un asthmatique qu’un chat à robe très fournie, mais à quoi bon courir un risque lorsqu’il existe le Rex Cornish ?
Si même ce dernier suscite des doutes et des inquiétudes, il reste encore une solution : le sphinx, d’apparence bizarre mais si affectueux. C’est un chat presque nu, et les allergiques les plus sensibles ne pourront avoir une réaction très forte à cet animal remarquable. Un chaton glabre est né en 1966 au Canada, provoquant quelque sensation. Chez la race qui en est issue, un duvet court, doux, remplace la fourrure habituelle. Quand le chat grandit, cette fourrure se localise aux extrémités. Son visage paraît recouvert de daim ou de velours, et, au toucher, on dirait de la mousse. La peau nue du tronc révèle tous les plis et replis qui accompagnent ses mouvements, le faisant passer, aux yeux de beaucoup, pour le plus laid des chats.
Pourtant, c’est un chat et, qui plus est, un chat affectueux, ce qui en fait un compagnon très agréable pour qui ne lui tient pas rigueur de son aspect étrangement nu. Il est toujours possible, bien entendu, de lui confectionner un manteau dans un matériau non allergique. Ce vêtement aurait le double avantage de cacher sa peau nue et de lui rendre un minimum d’isolation thermique. Fermement déconseillée dans une maison sans chauffage central, c’est toutefois une race excellente pour un éventuel propriétaire souffrant d’allergie et d’asthme.
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